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Ariscure

5 mai 2007

QUESTION D'ARISCURE SUR CE CHAPÏTRE

Bonjour,

ceci constitue le début de PARALLELISME, ouvrage n'ayant aucune prétention littéraire.

Je sollicite votre attention sur l'abus de fautes grammaticales. Abus voulus volontairement.

nous ne parlons pas comme nous écrivons.

Je m'excuse pour toutes ressembles avec des personnes existantes. Je me suis inspirée, il est vrai  de ma vie et de personnes proches mais n'y voyez pas quelques confessions personnelles.Quelques aveux déplacés sur tel ou tel individu.

merci , vos conseils sont les biens venus. 

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5 mai 2007

parallelisme: LUC

Luc

Ce matin je me sens mal ; un étrange mal de crâne qui n’en finit pas  ; Une ivresse incompréhensible pour moi qui ne boit jamais et surtout une pensée unique : Madeleine !

Madeleine qui crie !qui pleure ! J’en ai la nausée !

Je n’ai pas cessé de rêver d’elle ainsi depuis hier soir.

Je me retourne dans mon lit, je ne trouve pas le sommeil. Madeleine m’appelle.

C’est son esprit qui me hurle.

-Aide-moi ! Aide-moi !

Je suis inquiet.

J’ai voulu l’appeler puis je me suis souvenu. C’était fini depuis longtemps entre nous ; Je devais sortir de sa vie. Ne plus jamais chercher à la revoir.

Elle n’était jamais sortie de la mienne.

Son mari a encore eu une crise. C’est une amie commune qui m’en a informé. Elle était présente lors de l’attaque.

Elle n’a rien pu faire.   

J’avais connu Madeleine à l’université. Je suis professeur de lettres et d’iconographie ; Je m’étais étonné puis amusé de voir une étudiante de cet âge.

Peu à peu  je m’y étais habitué et je l’avais considéré comme les autres élèves.

Hormis le ‘Madame’ en plus.

Cela me changeait des troupeaux de bacheliers fraîchement débarqués que l’on m’envoyait chaque année à date constante.

Nous avions discuté à la fin d’un cours d’iconographie  grecque. Le thème était ‘la Guerre de Troie’, le CYCLE TROYEN.

-Et QUINTUs DE SMYRNE ? Vous l’avez oublié dans votre exposé !il est pourtant important pour la compréhension de la guerre de Troie dans la littérature grecque.

-Quintus de Smyrne  de la bataille d’Achille.. ;?

-Et des amazones dont Penthésilée !

_oui, bien sûr, évidement ! répondis-je

Comment dire à une étudiante que je n’avais pas  lu l’ouvrage. Pourtant important pour ma carrière.

Les élèves ont la fâcheuse habitude de croire que nous connaissons tout sur tout.Alors que nous survolons en grande partie les sujets.

A vrai dire, j’avais effleuré  le sujet pour ma thèse mais je pensais l’exercice peu intéressant. Et voilà qu’une étudiante de1ère année  me sortait  ce bouquin. Et m’interpelait avec.

Bon dieu !

On peut en rediscuter la semaine prochaine ! la littérature du Vème siècle est vaste, vous savez…

_ce n’est pas du IV éme ?

_Non vous vous trompez, madame, Quintus de Smyrne est un mineur du vème siècle mais tout le monde peut se tromper.dis-je en souriant

-Je croyais… !

-Oh ce n’est rien, tout le monde peut se tromper ! Excusez moi, j’ai un autre cours !

A vrai dire, j’essayais de fuir le plus vite possible. Convaincu qu’elle n’avait peut-être pas tort.

La semaine d ‘après je la retrouvais après le cours, elle avait amené le bouquin !

Elle le posa timide sur mon bureau puis partit. Je ne sus que répondre, pris en faute, démasqué.

Je pris le livre entre les main, elle y avait glissé un mot : oui ! tout le monde peut se tromper en effet !

.

Interloqué, je me décidais à faire le premier pas au moins pour la restitution du livre.

J’étais ampli d’un sentiment de curiosité. Je l’attendais à la fin du cours. Elle ne vint pas ; idem la semaine suivante.

. 

Nous étions enfin  4 semaines après l’affaire ‘QUINTUS’ quand je me décidais à lui parler ;

-Madame S. !

-Oui ?

-pourrais-je vous parlez à la fin du cours ?

-Bien sûr !

Maintenant ,Ouvrez tous  vos livres page 32 !

Après 1h30 ennuyante, d’exposés faits à la vite entre deux beuveries que je faisais semblant d’écouter , je ne pouvais pas m’empêcher de regarder Madeleine. S

Un jeune étudiant  me rabachait un exposé  sur l

Zeus zoomorphe qu’un 2ème année avait dû lui refilé. Dépité je l’interpelait afin d’abréger mes espoirs de professeur, découvreur de talents.

-Bon, c’est tout pour aujourd’hui !  n’oubliez pas le contrôle c’est la semaine prochaine !

-Professeur !

_Oui ? Madame S. Je ne saurai vous dire combien votre dernier exposé m’a ému. Cela faisait longtemps qu’un élève ne m’avait donné autant de bonheur.

-Merci !

-En tant que professeur, j’arrive rarement à  voir des devoirs d’une telle qualité ! Vous semblez avoir beaucoup travaillé ?

-beaucoup en effet !

Elle me regardait d’un regard de petite fille. Cela me troublait.

Elle avait les yeux verts ; Je m’aperçu à ce moment que c’était vraiment la première fois que je la regardais vraiment.

(Comment allais je pouvoir placer Quintus de smyrne dans la conversation ?)

Elle était agréable au regard et vêtue d’un pantalon noir et d’un chemisier blanc .

Simple est le mot qui la caractérisait le mieux.

Machinalement ou réflexe de coquetterie perdue , je recherchais la moindre tâche sur mon costume, passait ma main dans mes cheveux poivre et sel.

-J’ai beaucoup aimé Quintus de Smyrne vous savez ?

-Vous l’avez-lu ? Pas moi ! j’ai juste emprunté le livre et lu la préface comme cela !

-Vraiment ! Vous savez …moi non plus !

Comment osais-je dire cela à une étudiante ? à mon étudiante !

Comment allais –je maintenant pouvoir être crédible auprès des autres geignards , de mes collègues?

Madeleine me regarda hagarde puis un énorme rire remplit toute la pièce, je me joins à elle, pauvre Quintus !

Heureusement nous étions seuls !

La semaine d’après, je me pris à considérer cette étudiante d’un air nouveau. La curiosité m’aiguisait l’esprit. La honte aussi

Pourquoi avait-elle repris ses études ? Quel pouvait bien être son parcours ? Que comptait –elle faire après ?

Et puis d’autres interrogations plus personnelles m’assaillirent peu à peu, semaine après semaine. Je me surpris à  ces interrogations si  lointaines de mon comportement habituel.

Après maintes réflexions, je décidais d’avoir recours aux fiches nominatives que chaque élève me refilait en début d’année.

Une Obligation académique. 

Je ne les consultais que rarement dans l’expectative de reconnaître le nom et le prénom de l’élève , se trémoussant tel jour telle heure devant moi dans la jungle estudiantine.

Aujourd’hui, elles allaient m’aider à connaître un peu plus mon étudiante mystérieuse amatrice de littérature latine.

Je trouvais les fiches aisément dans mon bureau. En vrac.
Il y en avait des centaines. J’en profitais pour faire le tri. Tant de visages que je ne faisais que croiser sans jamais les regarder dans les yeux ; Qui étaient-ils ? Que faisaient-ils ? Quels rêves de leurs 20 ans croyaient-ils poursuivre en suivant ces études ? Quelles désillusions auraient-ils ?

Avais-je vraiment envie de me poser ces questions, d’y avoir des réponses ?Non. Avais- je des regrets ?

Ce que je regrettais le plus c’est justement de ne plus en avoir.

Je trouvais enfin ma mystérieuse étudiante. Une photo de télématon  en couleur, souriante mais consensuelle était agraffé à sa bordure.

Elle s’appelait Madeleine M. avait 30 ans, ne travaillait pas.

Je caressais la photo et l’emportais avec moi.

Depuis l’affaire ‘quintus’ nos rapports étaient redevenus ceux d’une élève à son professeur. C'est-à-dire distant et froid.

Elle ne se contentait que de répondre aux questions scolaires du groupe.

Les devoirs semblaient bâclés.

De nombreuses absences s’y joignaient. Cela ne semblaient pas lui correspondre. Je l’aurais parié sur ma vie et soudainement j’eus peur. Pourquoi ?

Nous étions à 15 jours des vacances scolaires de février lorsqu’à la fin d’un cours, elle s’approcha de moi timidement.

_monsieur ! Puis- je vous parler un instant ?

_Bien sûr !, justement je désirai vous interpeller au sujet de votre dernière absence ! vous n’étiez pas là pour l’évaluation  trimestrielle !

-C’est de cela que j’aimerai vous parler, me dit-elle doucement

Je levais la tête, je venais de prendre mon ‘cartable’. Je la regardais. Elle avait dû pleurer.

Quelques traces noires de rimmel roulaient encore sous l’aube verte de ses jolis yeux. Elle n’avait pas réussi totalement à les effacer.

-Voilà, pourrais-je repasser mon examen ? me dit –elle directement

-Vous savez bien que c’est impossible ! Pourquoi n’étiez vous pas là ? Vous saviez qu’il y avait cette évaluation ?

-En effet ! Mais… J’ai eu un imprévu ! un accident domestique…!

-Cela n’explique pas vos autres absences ! Je devrais déjà vous avoir ôté de ma liste de travaux dirigés.

Je ne l’ai pas fait jusqu’à présent à cause de vos bons résultats de début de trimestre, j’avais pensé à un problème de santé  mais si vous n’avez pas  une excuse plus percutante...je vais devoir faire comme pour les autres étudiants.

Vous comprenez, je ne peux faire de favoritisme !

-Mon mari a …quelques problèmes me dit-elle cherchant ses mots.

‘Madeleine’  serrait fort ses cahiers ; Elle semblait chercher je ne sais quelle force invisible. Ses yeux cherchaient dans la pièce quasi vide une écoute qui aurait pu la déranger.

-Mon mari est malade et parfois il a des crises, trop rapprochées ses derniers temps et pour les supporter il boit. Trop souvent aussi.

-Quelle genre de maladie ? Si cela  n’est pas  trop indiscret… ? Dis-je confus

- Il est épileptique !

-Veuillez m’excuser ! Je…

-Vous ne pouviez pas savoir !

- Cela fait longtemps ?

-Quelques mois. Cela c’est déclenché d’un seul coup lors d’un repas familial.Il s’est mis à s’agiter dans tous les sens puis il est tombé sans connaissance. Les secours nous ont dit qu’il s’agissait ‘d’une crise d’épilepsie. C’est comme cela que l’on a su. 

Depuis les crises se sont enchaînées ; elles sont devenues si handicapantes pour mon mari qu’il s’est mis à boire pour oublier son état. Ce qui n’a fait qu’aggraver la situation.

-Son médecin ne lui  a pas donné des recommandations spécifiques ? Cela m’étonne qu’il le laisse boire. !

-Il n’est pas au courant ! Mon mari n’est plus que l’ombre de lui-même depuis…

Madeleine’ étouffa un sanglot. Elle baissa la tête. Elle  souhaitait éviter de  pleurer en ma présence.Je pensais qu’elle voulait m’évîter de la voir pleurer. Elle ne voulait pas qu’on s’apitoie sur son sort.

-Et si on prenait un petit café pour parler de cette évaluation ? Dis-je  de manière hardie.

Je voulais  redonner espoir à cette la jeune femme.    

-Vraiment !!! C’est possible ?

-Je vais parler au doyen mais vous ne savez rien ! 

Avez-vous 5 minutes ? Venez je connais une petite brasserie loin de cette jungle en couche culotte. Venez !.   

Elle sourit ; La larme qu’elle avait en vain essayée de me cacher roulait maintenant sur sa joue mais plutôt comme un soulagement.

Elle semblait se sentir en confiance, enfin comprise.   

Nous nous étions donc retrouvés  assis à la brasserie machin ( qui deviendrait par la suite un de nos lieux de rendez vous de prédilection. )

Elle me parla de ses difficultés conjugales ;

Je compris que c’était la première fois qu’elle s’épanchait sur le sujet ; elle restait néanmoins réservée.

-Que comptez vous faire après votre diplôme ?

-j’aimerai enseigner

-Il faudra que vous soyez plus rigoureuse dans votre travail ; Le concours du Capes est très dure et il y a de moins en moins  d’élu.

-J’en suis consciente.

-Ecoutez, si vous pouvez venir demain, je vous fais repasser l’évaluation.

-Je vais essayer de me libérer, excusez moi mais je …dois partir maintenant… encore Merci

-9h ! demain ! Je vous attends salle habituelle.

Elle était partie. En courant.

Le lendemain, j’arrivais un quart d’heure en avance. Je tournais en rond dans la salle austère. Je craignais de ne pas la voir ! J’avais peur d’une ‘crise’ inopinée de son mari. Je me mis à regarder ma montre toutes  les minutes : moins 5, moins 4 moins 3 minutes…

-Me voici haleta –t-elle

. Elle avait couru. Ses cheveux s’étaient décoiffés laissant tomber son chignon .

-On y va ! lui dis-je en lui donnant le sujet.

Ce fut un succès.

Drinnnnnnnnnng !!! Aie il est 10h30, je dois me mettre à  la correction des copies de licence. Courage mon vieux ! Pense à autre chose ! Elle va bien.

Je partis en direction de la cuisine où l’odeur  enivrante d’un café brésilien m’attendait dans une tasse ‘I love Sorbonne’ cadeau de Francis, un collègue  chercheur.

Je faillis me heurter à un des nombreux livres qui arpentaient mon couloir puis chaque pièce que je traversais.

Sartre  dans ‘L’être et le néant’ parlait de l’invasion livresque. Invasion qui surgissait jusqu’aux toilettes et qui dévorait peu à peu l’espace humain.

En heurtant ‘une ménagère illustrée du 19éme siècle,’posée près de la tasse ‘I love Sorbonne’, j’en fus totalement convaincu !

Maintenant au travail !

5 mai 2007

dimanche: laurent

Laurent

Je suis parti !

Je n’arrive pas à le croire. Je repars à zéro loin de tout. Je ne pensais pas qu’un jour cela puisse m’arriver. Tout perdre.

Je pensais déjà avoir toucher le fonds  avec ‘l’autre’ mais je me suis aperçu que le plus cruel c’était de ‘la quitter’. Elle’.

Ni les gosses ni cette vie  misérable mais ‘Elle’.

J’avais tant misé sur Madeleine même si je n’étais pas souvent d’accord avec ses lubies, sa tyrannie domestique, son amour trop possessif.

Ses coups de fils répétés à n’importe quelle heure, sa peur du n’importe quoi.

Pourtant je suis parti. Il le fallait. Tout le monde le disait. Il n’y avait pas d’autre alternative pour elle, pour moi, pour les gosses pour l’avenir.

Comment j’en suis arrivé là ? Une crise de plus. Une crise plus violente que les autres. J’ai bu ; j’ai bu comme un trou. J’ai bu parce que j’étais malheureux. Parce que je voulais la voir souffrir. Parce je ne supportais plus  de la voir sourire en pensant à ‘l’autre’.

Parce que je ne  pouvais plus penser à ‘eux’ faisant’ l’amour, heureux à mes dépens. Surtout heureux.

Bien plus que l’infamie, c’est ce bonheur trop lisible sur son visage que je chassais ;

Pourquoi ‘lui’ avait-il réussit ‘là’ où j’avais échoué ?

Et puis il y  a eu cette histoire de grossesse. Qui était le père ?lui, moi ? S’en fut trop.

Je titubais.

Et ce fut la dégringolade.

A travers la vitre du train qui m’amenait vers un monde nouveau, j’essayais de les oublier sans succès : elle et les gosses.

Un paysage confus et triste, hivernal me glaça le sang. Je me retins d’une larme.

Il ne fallait surtout pas pleurer.)

-pardon, monsieur !

je levais les yeux vers mon interlocutrice, une jeune femme d’environ 22 ans  d’allure agréable me souriait d’un sourire encourageant….après tout la vie continue.

_Je peux m’asseoir ?

-Bien sûr dis-je en retirant mes affaires, une petite valise et un livre.

_vous allez où ? osais- je

-Angers, et vous ?

-Idem ! quelle coincidence !

Je la voyais de plus près. Elle était jolie, blonde le visage doux.

-Vous aimez la poésie ?me désignant le livre.

-oui, j’aime  particulièrement beaucoup cet auteur, j’écris moi-même aussi !

-comme c’est drôle ! vous savez…je peux vous tutoyer ?

-oui bien sûr !

-Il se trouve que j’étudie ce poète à la fac !

-vous…tu es étudiante ?

-en maîtrise de lettres, j’étudie le concept de la femme fatale chez les auteurs romantiques.

_Je connais bien le sujet !

-ç’a te dérange si ?

_pas du tout, en plus nous avons 1h à tuer ! Allons- y !

_je m’appelle Alice !

_Laurent, pour te servir !

Alice sortit d’un grand sac rouge un cahier et un classeur, une petite trousse assortie.

Je regardais sa taille fine moulée dans un chemisier blanc, des petits seins pointant fièrement au travers du tissu.

Je ressentis les prémices d’une érection. Cela faisait longtemps depuis ….MADELEINE !

Je lui avais toujours été fidèle. Elle ne l’avait jamais crû.

-Voilà !, c’est mon mémoire ! je te laisse juge.

Ç’a parlait un peu à tort et à travers et je ne’ m’attendais pas  à un chef d’œuvre de la part d’une femme toute intelligente qu’elle puisse être . La poésie est  un univers masculin.

D’ailleurs peu de gens peuvent la comprendre. Pour la comprendre il faut la vivre, être poète soi-même.

ET puis Barbey d’Aurevilly n’était pas un poète. 

Peu importait, Alice comptait sur mon jugement, je ne voulais pas la décevoir.

-Qu’est-ce que t’en penses ?moi, je n’arrive pas à croire qu’un auteur tel que BARBEY d’Aurévilly puisse s’amouracher  d’une telle femme ! Et si laide !

Je regardais ALICE perdu sur les courbes du tissu tendu par sa juvénile poitrine, je ne l’entendis pas ;

_T’en penses -quoi ?

-De qui ?

_De LA VIEILLE MAITRESSE, la VELLINI !

_Très bon livre répondis-je machinalement ! La Vellini est un personnage complexe.

Italienne , elle est soumise aux vents des passions. C’est une femme entière prête à tout comme…

Je m’arrêtais , j’avais failli dit ‘Madeleine’.

-ç’ a va ? me dit Laura inquiète

-désolé, ce n’est rien juste un  peu de fatigue !

-On arrête si cela t’emmerde ?

-Non, non au contraire, cela faisait longtemps que je n’avais parlé bouquin avec quelqu’un ;

-Qu’est-ce que tu cherches vraiment pour ton mémoire ?

-A comprendre !

-comprendre ?

-pourquoi les mecs sont si difficiles ?

-ç’a n’a rien à voir avec tes études ? Dis-je ironiquement

-je ne suis pas d’accord, de tout temps les hommes ont été attirés par des salopes !

Tu regardes partout  à toutes les époques, on dirait qu’il n’ y a que cela qui les intéresse ! Qui les inspire !

-t’as des problèmes avec ton mec ? Osais-je   

-C’est un con !

-ç’a a le mérite d’être direct ! il t’as trompé ?

-

ALICE me fusilla du regard.

ç’a ne te regardes pas ! T’es marié ?

-non !

( J’ai dit non ! pourquoi ai-je dit non ?)je regarde Alice, elle a passé une jambe au dessus de l’autre.elles sont fines, blanches , j’ai envie de les caresser)

-On a déjà fait 1/2 de trajet dis-je en regardant ma montre, une Smith et Wesson, cadeau de ma mère.

-Il nous reste I/:2 heure alors me répondit-elle tout sourire.

Je ne pus m’empêcher de m’allier à  son sourire. Je me calais dans mon fauteuil.

La main nonchalante de Alice  cherchait la mienne. Je ne lui refusais pas.

J’ouvris délicatement la fermeture éclair de mon pantalon. Le compartiment du train était presque vide et je m’en foutais de toute façon.d’être vu.

J’amenais de manière provocatrice les doigts de Alice vers mon pénis.

-vas-y dis-je tout bas !

_Elle s’exécuta.

Commença une étrange danse. Je fermais les yeux. J’étais bien !

Je me faisais masturber par cette jeune femme que je connaissais juste depuis une demi-heure. !

Moi le mari si vertueux !

J’eus la queue dure, de plus en dure. Je n’entendais plus ALICE, seuls ses doigts juvéniles existaient et me rappelaient sa présence..

Je saisis la tête d’ Alice de manière autoritaire, lui présentait mon sexe qu’elle engloutit tout entier.

Je la tint par les cheveux, lui tirais à lui en faire mal. Elle se débattait de l’étreinte forcée. Je lui remis mon vit offert et fermais les yeux

.

J’avais enfin  réussi à ‘L’ Oublier, (je souris)

Cela  me parut  tellement facile… si simple jusqu’à ce que réapparaisse  le visage de Madeleine !

Le visage accusateur et familier. Je bandais plus fort mais plus sous l’effet des léchées d »ALice. Je pensais à Madeleine.

Je voulais dominer ce visage qui me torturait jusqu’içi ! là ! maintenant !  a travers cette gamine qui me suçait !

Je débandais brutalement. Le souvenir était trop récent ; la douleur trop vive.

Je repoussais brutalement Alice qui ne m’en tint pas rigueur. Elle semblait coutumière du fait après tout.

-J’suis désolé dis –je en me rajustant

-ce n’est pas grave on aurait pu nous entendre, c’aurait été plus gênant. ! rigola t-elle !

-au fait , je te donne mon numéro, tienS… en cas tu voudrais m’aider pour mon… mémoire !

-ç’a me ferais plaisir ! Mentais-je !

Il est 10h15.Nous arrivons en gare d’’Angers saint Laud, 5 mn d’arrêt ;

Je regardais du ‘hublot’ mon nouvel univers. Je reconnus de loin la silhouette familière de mon père.

Silhouette vieillie mais rassurante. Il était venu me chercher !

_On se dit à bientôt !

Je me retournais,

J’avais oublié complètement Alice!

-Mais oui… bien sûr, tu peux compter sur moi ! (évidemment je mentais)

- A bientôt, content  de t’avoir rencontré !

Sans un regard  pour Alice, j’ouvrais la porte du wagon et posait le pied à terre.

J’avais déjà oublié jusqu’à son prénom…

 

5 mai 2007

parallelisme: une semaine de merde

Dimanche

Madeleine

‘Il est parti !’trois  mots simples qui  résume la situation ; jusqu’à  aujourd’hui je ne croyais pas cela possible.

Je m’étais toujours dit que malgré ‘les incidents’ lui et moi ce serait pour la vie. Il me l’avait promis, je l’avais cru.

J’avais eu  tort.

Que vais-je faire maintenant ?

Parler aux enfants ?

Il a préféré  partir avant leur réveil. Il a voulu leur éviter la déchirure d’un

départ soudain ; Je crois qu’il a surtout désiré leur laisser un souvenir heureux.

Pour lui aussi.

Il a pris sa valise, celle qui avait acheté pour nos premières vacances dans un motel au bord de mer. A Mimizan.

Tellement petite qu’on ne pouvait y mettre nos maillots de bain ! (j’en ris)

Quel bon souvenir ! Mais à quoi bon  y penser maintenant?

Il me faut préparer le déjeuner des enfants puis farder mon visage d’un peu de fond de teint afin de ‘couvrir’ce qui s’est passé  hier.

Non ! , que dis-je ,

je dois farder mon visage d’abord !

(à mon image,mes pensées  même sont  en désordre )

Je rentre dans la salle de bain. Je  me regarde dans le miroir. Je n’y vois que l’image d’une femme aux traits soudainement vieillis et bleuie et qui est pourtant moi.

J’ai envie de pleurer ; je n’en ai pas le droit. Pour les enfants. Ils ne se doutent de rien et il est de mon devoir de les protéger.

(Mon devoir : encore un mot qui n’est pas à sa place ici.)

Je tourne le robinet de l’évier, je fais couler l’eau, je m’en asperge le visage comme pour le purifier.

Je me regarde encore dans le miroir : sois forte ma fille !  me semble dire le reflet .

Tu en as vu d’autres !

Menteur ! C’est  complètement fini ! il n’y aura pas d’autres fois . Reflet tu mens !

Il ne reviendra plus.

Je baisse la tête, mes bras  sont  posés sur le rebord de l’évier.

(Cette femme bleuie et geignarde que la glace  me renvoie ne peut pas être moi !ce reflet ment ! (colère)

Une larme m’échappe malgré ma volonté. J’ai mal au visage, aux côtes mais surtout au cœur.

J’ai mal à en crever.   

Je m’assois contre la baignoire. Si je commence à pleurer sur mon sort je ne m’en sortirais plus.

Sois forte ma fille, sois forte !

Je prends le tube de fond de teint posé sur l’évier et je commence à me travestir le visage.

Je m’apprête à revêtir mon costume de maman parfaite.

Rien ne doit paraître. Je ne dois rien laisser paraître aux enfants.

Dans l’armoire accolée à la baignoire, j’attrape une robe au hasard, noir comme toujours, tachée probablement. Je l’enfile  avec difficulté.

Heureusement aujourd’hui c’est dimanche, les enfants dorment encore !

Mes petits trésors  blonds perdus, souriants dans leur sommeil peuplés d’ours de poupées et de maman/papa et de Papa /maman.

Dormez mes trésors…

(Je me dois  d’être femme mais surtout mais surtout d’être une mère. Responsable.

Ce que je n’ai jamais vraiment été  jusqu’à présent.

Il va me falloir travailler afin de subvenir aux besoins de la famille.(j’y pensera plus tard, pour l’instant…) m’occuper davantage des enfants)

Maintenant que  je suis seule avec eux, je dois apprendre à m’y faire.

Mais c’est loin d’être facile.

Surtout au début.

( Pense aux bons côtés du célibat : tu vas enfin pouvoir avoir le lit pour moi toute seule, dormir à pas d’heure, lire et lire , mettre mon programme télé préféré et déambuler en peignoir si tel est mon bon plaisir ;(sourire)

Et puis soyons folle ! J’inviterais mes amis, je ferais la fête avec leurs gosses et les miens.

Je sortirais parfois : Avec Laurent c’était impossible. Trop prévisible. Trop jaloux de tout.

Maman gardera les enfants de temps en temps….Que de projets, je ne m’en savais pas si riches !.

On sera heureux tous les trois ;OUI ! on va être heureux !     (exaltation)

Aie ! putain de côtes ! (je m’assois)

J’avais oublié cette douleur.Elle me rappelle la nuit de la veille et le drame.

La crise, la lutte, l’inacceptable…Le commissariat, la honte et patati et patata… !

‘Ils m’ont demandé de tout leur dire comme si cela n’était pas assez difficile à vivre. J’ai subi

leurs regards, leur docteur, leur interrogatoire :

-On vous a tapé où, Madame ? Avez-vous  eu des rapports sexuels sous contrainte  Madame? Vous voulez porter plainte Madame ?   C’est ce que je ferais si j’étais vous ! Vous savez, ces hommes -là recommencent toujours !

Et  ensuite ,il y avait eue la famille…

Le plus dur avait été de croiser le regard de Laurent. Le regard innocent d’un enfant !

Il ne se souvenait de rien. Amnésique.

Il  s’était réveillé en cellule, couché contre un ado parricide et drogué. Il se demandait ce qu’il foutait là. Il ne le  comprit que plus tard.

On l’emmenait vers d’autres horizons.

Je le rencontrai à la sortie de  mon audition. Il venait lui-même d’être entendu.

Nous nous retrouvâmes face à face dans le couloir du commissariat. Lui menotté et accompagné de deux policiers. Comme dans un  mauvais  western italien, la caméra était fixée sur les protagonistes de cette mauvaise farce du destin.

Emotion triste. Je le vis pleurer.

-C’est pas possible, dites moi que c’est un cauchemar ! hurlait-il

Madeleine dis- moi que c’est pas vrai ! Ce n’est pas moi qui ai fait cela ! Je ne suis pas un monstre ! Dis leur !

Ils mentent !

Je n’avais pu retenir mes larmes. Je préférais tourner les talons et m’en aller pendant qu’ils’ l’emmenaient.

Laurent était revenu au matin hésitant. Il avait décidé de partir.

_Maman !

Les enfants se réveillent. Fau-il que je leur parle ? (non, plus tard )

Laurent ! Déjà deux heures que tu es parti de ma vie et tu me manques, déjà !

Comment vivre maintenant ?

Et surtout, comment le dire aux enfants ?

5 mai 2007

parallelisme

L’idée d’une préface ne m’est survenue qu’à la moitié de l’écriture de mon histoire.

En effet, l’idée qu’un lecteur lambda peu au fait de mes intentions puisse trouver l’histoire sans saveur m’a terrorisé.

Ce que j’ai voulu tenter dans ce texte est de renvoyer une émotion, une situation vécue simultanément par trois personnes distinctes et pourtant reliés par un passé affectif.

Trois personnes ni bonnes ni mauvaises, castrés mentalement par la vie au sens propre comme au figuré.

Mon parallélisme titre de l’ouvrage porte essentiellement sur cette donne.

La première partie est concentré sur une semaine et dresse le constat d’un échec. J’ai voulu présenter mes personnages avec leurs interrogations leur retournement permanents d’opinions, les aberations administratives et le combat d’une femme perdue dans ses sentiments , contre la bêtise ambiante.

La deuxième partie est du parallélisme à l’état pur. L’action y est vécue simultanément. Chaque  personnage y décrit ses sensations, ses émotions telle qu’il les ressent.

C’est pourquoi parfois le texte peut paraître sans style mais telle n’est pas le propos.

La troisième partie ira crescendo en ce sens jusqu’à son dénouement final.

Le lecteur devra donc penser à chaque fois surtout à partir de la deuxième partie à mettre côte à côte chaque  actions des personnage afin d’avoir la scène telle qu’elle se déroule réellement pour chacun.

J’espère que la lecture ne vous semblera pas répétitive.

Bonne lecture.

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Ariscure
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